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Il y a parfois des sujets inévitables. Il faut montrer la triste réalité et les dangers qui sont là, pas loin.
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GHB, GBL : une drogue qui fait des ravages dans les soirées

Le 7 avril, sept jeunes sont entré dans le coma lors d'une soirée techno à Montpellier. En cause, l'absorption de GBL, un solvant utilisé d'ordinaire pour décaper les jantes de voiture, mais qu'ils avaient détourné de son usage.

L'accident a marqué les esprits. Il est à rapprocher d'un autre événement qui fit la "une" des journaux people en début d'année. Le 4 février, Loana, célèbre depuis son passage dans le jeu de télé-réalité "Loft Story", était retrouvée inconsciente à son domicile parisien. Quelques jours plus tard, la jeune femme reconnaissait avoir pris quelques gouttes de GHB, une drogue très prisée du milieu gay depuis une dizaine d'années.

 

A la fois euphorisant et calmant, le GHB stimule le désir et rend très docile, ce qui en fait un produit très efficace d'un point de vue sexuel, selon ses consommateurs, lorsqu'il est pris volontairement, mais terriblement dangereux dans le cas contraire. Mis en cause dans de nombreuses affaires d'agressions depuis son apparition dans les années 1990, le GHB est aussi surnommé "drogue du violeur".

Si les initiales sont différentes, le GBL et le GHB sont en réalité une seule et même drogue. En effet, GBL est un "précurseur" du GHB, c'est-à-dire que le corps le transforme en GHB. Interdit depuis 2001, le GHB est classé parmi les stupéfiants.

Très fréquemment utilisé dans l'industrie, le GBL, lui, ne l'est pas. Il est même en vente libre sur Internet au prix de 70 euros le litre en moyenne. "Sachant que quelques gouttes suffisent pour un effet de deux ou trois heures, cela en fait une drogue non seulement facile d'accès, mais aussi particulièrement bon marché", explique Thierry Charlois, chef de projet de Fêtez clair, un dispositif de prévention mis en place en 2005 à la suite de plusieurs comas liés au GHB.

 

Cofinancé par la Mairie de Paris et la préfecture de Paris, Fêtez clair a été réactivé dans les clubs et salles de concerts qui adhèrent à sa charte et lance une campagne, jeudi 14 mai, au Rex Club à Paris, afin de "sensibiliser le public aux dangers du GBL". Un aspect essentiel d'une politique de prévention des risques, seule possible dans le cas de ces pratiques "légales".

 

"S'ÉCLATER À MOINDRE FRAIS"

Selon la mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Mildt), les cas d'intoxication au GBL sont en augmentation "notable" depuis le début de l'année. "Le GBL était jusqu'alors circonscrit au milieu gay, confirme Thierry Charlois, mais il s'est étendu depuis un an environ à tous les milieux festifs hétérosexuels et surtout chez les jeunes. Comme c'est un public mal informé, il y a plus d'accidents." Le GBL est d'un dosage très délicat, plus encore que le GHB. La quantité maximale, de 1 à 2 ml par prise, dépend de la morphologie de chacun. 0,1 ml de trop, et c'est le coma assuré. Ce fameux "G-hole", qui dure une demi-heure dans le meilleur des cas. Mélangé à de l'alcool, il peut devenir mortel.

 

Depuis les événements de Montpellier, l'interdiction de la vente libre du GBL a été évoquée. "Elle n'est pas à l'ordre du jour", selon Etienne Apair, le président de la Mildt, qui précise que "si les mesures de prévention, de réduction des risques et de répression ne suffisent pas, on pourra imaginer une réglementation pour limiter l'usage de ces produits aux professionnels. Il faut aussi rappeler aux revendeurs de GBL que l'administration de substance nuisible est passible de quinze ans de prison."

 

Un dispositif semblable à Fêtez clair a été mis en place dans le Languedoc-Roussillon, avec le soutien du préfet et de l'inspecteur d'académie. Pour Thierry Charlois, la mode du GBL est comparable à celle de la "biture express", qui fait des ravages chez les jeunes : "le problème est le même. Il s'agit à chaque fois de s'éclater le plus possible à moindre frais, or dans ce domaine, quand on baisse le coût, en général, on augmente les risques".

Jeu 14 mai 2009 Aucun commentaire