AVENUE 69, Le blog GAY BIS de philippe2belgique
Pays-Bas:
le refus d’eucharistie à un gay se transforme en bombe arc-en-ciel
La tradition de la désignation d’un Prince Carnaval est bien sûr allemande mais elle touche aussi certaines provinces limitrophes de Belgique et des Pays-Bas. Le Prince Carnaval préside aux réjouissances et aux festivités qui marquent la fin de l’hiver. Il s’agit d’une dignité recherchée. On n’y élit que des personnalités très populaires dans leurs communautés.
C’est ainsi que dans le sud de la Hollande, la petite ville brabançonne de Reusel a élu à la dignité carnavalesque Gijs Vermeulen (photo), un jeune homme de 24 ans qui se trouve être à la fois homosexuel déclaré et catholique pratiquant. L’ouverture d’esprit hollandaise n’est pas à souligner et c’est tout normalement que le jeune homme, barman de son état, avait mis l’accent sur sa relation avec son compagnon de vie dans la revue officielle du carnaval 2010, affichant la photo de son ami, avec qui il vit depuis 5 ans et qui fait partie de sa suite “princière”.
La tradition du pays veut aussi que pendant la période du Carnaval une messe soit célébrée à laquelle assistent tous les participants officiels et pendant laquelle le Prince Carnaval lit un texte aux fidèles.
Avant cette célébration, le curé de la paroisse, l’abbé Luc Buyens, très inquiet du respect du droit canon, a appelé le Prince Carnaval pour lui signaler qu’en raison de son style de vie homosexuel ouvertement revendiqué il ne pouvait s’approcher de la Sainte Table pour y communier. Le curé, pris entre le fer (l’enfer?) du droit canon et l’enclume de la tradition, a ajouté qu’il lui donnerait simplement une bénédiction (une petite croix tracée sur le front) lorsqu’il s’approcherait de la Sainte Table le premier, comme c’est aussi l’usage. Le Prince élu protesta pendant une demi-heure au bout du fil, mais le prêtre refusa de revenir sur sa décision.
Gijs Vermeulen s’est vivement plaint de son curé. Ne voulant pas gâcher la fête, il a assisté à la messe et fait la lecture prévue, mais ne s’est pas déplacé pour recevoir la bénédiction du prêtre. Mais dès après les festivités, le jeune homme s’est publiquement plaint de ce qu’il considère comme une brimade en raison de son orientation sexuelle. “Cette histoire ne me fait pas rire du tout. J’ai été élevé en catholique, j’ai été baptisé et j’ai été confirmé. Mon grand-père et ma grand-mère trouvent l’affaire épouvantable”, a-t-il déclaré, ajoutant qu’après son entretien avec le conseil paroissial, “on verrait bientôt la queue de cette petite souris” (une expression néerlandaise pour exprimer que cette petite affaire finirait par faire grand bruit).
LE CONFLIT S’ÉLARGIT
Et l’affaire a effectivement fait grand bruit tant dans la presse néerlandaise que dans les milieux associatifs LGBT hollandais. L’évêché a dû intervenir pour rappeler les positions de l’Église catholique: les homosexuels sont les bienvenus dans l’Église et sont admis à la communion seulement s’ils sont repentants et ne pratiquent pas d’actes homosexuels; l’Église catholique ne juge pas les personnes homosexuelles, qu’elle respecte, mais les actes. Divorcés et homosexuels sont accueillis mais invités à s’abstenir de participer à la communion.Les associations homosexuelles se sont alors mobilisées et ont appelé à la manifestation et à la participation massive aux messes du dimanche de l’abbé Buyens, et ce pendant plusieurs semaines. Voici leur communiqué: “Ensemble nous pouvons soutenir une position claire: les homosexuels croyants doivent être pris en compte comme des membres à part entière de l’Église. Les prêtres ne peuvent leur refuser les sacrements. Il s’agit là d’une discrimination pure qui n’est plus de notre époque”.
Dimanche passé, le curé de Reusel, d’accord avec son évêché, a refusé de distribuer la communion à l’ensemble des fidèles qui assistaient à l’eucharistie. La mobilisation des homosexuels avait en effet conduit le curé à consulter son évêque, Mgr Hurkmans de ’s Hertogenbosch (Bois-le-Duc), et à décider de ne pas distribuer la communion pour éviter péchés et sacrilèges. Les militants présents arboraient un triangle rose apposé sur leurs vêtements.
Pour en savoir plus sur le triangle rose, tu vas dans la boutique infos gays
un article sur le : Nazisme et l'homosexualité