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Le couple homosexuel français du Cher aurait été enterré vivant
Une reconstitution a permis d'éclaircir les causes de la mort de ces deux hommes, dont les corps ont été retrouvés au fond d'un trou le 4 juin 2009. Deux hommes sont mis en examen dans cette affaire, dont le mobile ne serait pas l'homophobie.
C'est un élément sordide
qui s'ajoute à l'instruction de l'enquête sur la mort de deux deux hommes vivant en couple, dans un village du Cher. Disparus le 7 mars 2009, leurs corps avaient été retrouvés trois mois
plus tard à La Charité-sur-Loire, dans la Nièvre. Et selon les dernières déclaration de l'un des hommes mis en examen dans cette affaire, les deux hommes sont morts dans des circonstances épouvantables: ils ont été enterrés vivants.
«Eléments confirmés par l'autopsie»
Luc Amblard, 56 ans, et Guy Bordenave, 39 ans, étaient entrepreneurs de spectacles, et vivaient à Couy, un petit village de 360 habitants. Ils avaient été retrouvés le 4 juin assis, ligotés, bâillonnés et enterrés dans un trou de 1,20 m à 1,50 m de profondeur près de la
Loire.
Et «selon un des deux mis en examen, les victimes auraient été ensevelies vivantes et seraient donc décédées étouffées», a indiqué Eric Mathais, procureur de
la République de Bourges. «Ces éléments sont confirmés par l'autopsie. On n'a trouvé ni trace de coup de feu, ni trace de violence, ni alcool, ni drogue. Les victimes se sont vues mourir», a
ajouté le magistrat à l'issue d'une journée de reconstitution pour «vérifier les versions des deux accusés, lesquelles divergent».
Mobile crapuleux
Les deux hommes mis en cause, âgés de 53 et 37 ans, dont l'un connaissait l'une des victimes, avaient été interpellés le 1er avril 2009, l'un dans un village du Cher, le second dans les Landes.
L'un des deux avait indiqué aux enquêteurs l'endroit où trouver les corps.
Les deux hommes, connus des services de police, ont été mis en examen et écroués pour «enlèvement, séquestration, suivis de mort». Le mobile pourrait être crapuleux ou avoir comme origine la haine nourrie à l'égard
d'une des deux victimes, toujours selon le parquet de Bourges.
Procès dans un an
En effet, les premiers éléments de l'enquête laissaient entrevoir un mobile lié à l'argent. Les deux mis en examen sont arrivés au domicile du couple le samedi 7 mars 2009, en fin d'après-midi.
Aussitôt les victimes ont été attachées, l'une frappée avec un fusil. Puis la maison a été fouillée, des cartes bancaires ont été dérobées et utilisées, et des
ordinateurs volés. Mais le parquet a aussi découvert que la soeur de l'une des victimes avait une relation avec l'un des deux mis en cause et le couple de Couy était contre cette liaison.
Le mobile d'homophobie n'est en tout cas pas mis en avant par le procureur de Bourges.
Le procès pourrait se tenir dans un an. Les deux hommes encourent la réclusion criminelle à perpétuité.