Star planétaire, hommage mondial. Ce vendredi, au lendemain du décès brutal de
Michael Jackson, de la Chine aux Etats-Unis, en passant par la Grande-Bretagne ou le Japon, on pleure, chacun à sa façon, le King of pop.
A Paris, on se recueille devant Notre-Dame
Quelques centaines de fans du chanteur américain Michael Jackson étaient
regroupés vendredi peu avant 20 heures près de la cathédrale Notre-Dame de Paris brandissant des banderoles à l'effigie de leur idole et entonnant quelques-uns de ses
succès.
Jeunes pour la plupart, ces fans sont venus rendre un dernier hommage au
chanteur, décédé jeudi, au milieu des touristes dont certains étaient surpris alors que d'autres cherchaient leur chemin pour pénétrer dans la cathédrale. Certains sont venus avec des roses
blanches ou rouges, d'autres avec des lecteurs de CD diffusant ses chansons.
A Londres, le mémorial d’Al Fayed
Un brin mégalo l’adieu de Mohamed Al Fayed. Le milliardaire égyptien a
l’intention de faire bâtir un mémorial en l’honneur de Michael Jackson dans le magasin Harrods de Londres dont il est propriétaire. «Je suis désespéré. Je ne peux pas le croire. C’est un
choc. C’était un tel personnage, une légende», s’est désolé Al Fayed.
Se souvenant de leur rencontre, il a raconté que Michael Jackson lui avait
demandé s’il pouvait avoir une statue à son effigie chez Harrods, «un de ses endroits favoris». «Je lui ai fait faire le tour du magasin et il a aimé ma statue. Il m’a dit:
Est-ce que je peux en avoir une à côté de la vôtre? J’ai répondu que cela ne me gênait pas», a expliqué le père de Dodi Al Fayed.
L’éloge du quotidien du Vatican
L’Osservatore romano, quotidien du Vatican, salue la mémoire de Jackson,
«certainement un mythe de la pop music». Sous le titre: «Mais est-il vraiment mort ?», le journal le place au rang de mythes qui «ne meurent jamais dans
l’imagination de leurs fans». Rappelant les opérations esthétiques auxquelles s’est soumis le chanteur, «une redéfinition personnelle plus que raciale», l’Osservatore romano
estime même que «peut-être Jackson ne voulait-il pas simplement devenir blanc, mais s’affranchir des liens, même artistiques, imposés par l’appartenance
ethnique».
Sa popularité est restée forte, ajoute le journal, «pas toujours,
malheureusement, pour des raisons artistiques», évoquant ses «démêlés judiciaires à la suite d’accusations de pédophilie». «Mais aucune accusation, si grave et honteuse soit-elle,
n’a été suffisante pour égratigner son mythe parmi ses millions de fans répartis dans le monde entier».
La veillée des fans chinois
Dans le centre de Pékin, plus d’une centaine de membres du Fan club de
Jackson se retrouvent pour une veillée aux bougies. Ses chansons avaient accompagné les premières années d’ouverture de la Chine communiste sur le monde et sur la musique étrangère au début
de la décennie 80. En annonçant cette veillée, Zhao Yan, président du Fan Club à Pékin, a estimé que «la marque qu’il a laissée sur les musiciens chinois est forte, de même que sur les
amateurs de musique». Dans les heures suivant l’annonce de la mort du chanteur, plus de 10.000 commentaires ont été postés dans les chats du portail Sina.com. Le décès à 50 ans de
Michael Jackson figurait en tête des nouvelles de ce site, qui le qualifiait «de chanteur le plus remarquable de tous les temps».
Au Japon, la bourde du porte-parole du gouvernement
Le porte-parole du gouvernement japonais confie ne pas avoir eu l’impression
que Michael Jackson, qu’il avait rencontré, était noir, avant de retirer ses propos maladroits face au tollé. Interrogé par les journalistes, Takeo Kawamura évoque leur entrevue, en 1998.
«Je ne savais pas grand chose sur lui mais je n’ai pas eu l’impression qu’il était noir car son visage était tout blanc», a-t-il commenté.
La gaffe a immédiatement été relayée par les principaux médias du pays alors
que les fans pleuraient leur idole, adulée dans l’archipel, et que des membres du gouvernement exprimaient leur tristesse. «Je n’ai rien voulu dire de discriminatoire», se reprend
Kawamura plus tard dans la journée.
Jackson, icône et fils de l’Afrique
Si certains peinent à lui pardonner ses frasques, l’Afrique retient surtout
l’artiste, engagé contre la faim sur le continent et considéré comme un «fils». En Ethiopie, l’émotion est particulière, car Jackson fut à l’origine d’une mobilisation internationale
contre la famine grâce à «We Are The World» (1985), co-écrit avec Lionel Richie. «Dans les grandes villes éthiopiennes, beaucoup de gens auront une pensée spéciale après son décès»,
commente le ministre éthiopien de la culture, Mahmoud Dirrir.
De Nairobi à Dakar, les témoignages et commentaires élogieux sont nombreux
sur ce fils d’une famille noire, pauvre, du nord des Etats-Unis et, par ses ancêtres, esclaves déportés, un «fils» d’Afrique où il s’est rendu dans les années 1970 et
1990.
En Afrique du Sud, où Michael Jackson avait assisté en 1999 à l’anniversaire
d’une autre icône, l’ex-président Nelson Mandela, la Fondation Mandela déplore une perte «prématurée».
Pélerinage à Hollywood
Des centaines d’admirateurs se rassemblent auprès de l’étoile hollywoodienne
de Michael Jackson, déposant fleurs, ballons ou peluches à sa mémoire. Scellée il y a 25 ans, en plein phénomène «Thriller», devant le théâtre Grauman, sur le «boulevard de la gloire» dans le
nord-ouest de Los Angeles, l’étoile de l'artiste est entourée d’une petite foule. Certains ont même passé la nuit là. «Je suis venu ici pour lui rendre hommage et me souvenir du roi de la
pop. Il était mon deuxième Dieu, je ne peux pas imaginer le monde sans lui», pleure un fan.
Devant l'hôpistal où son décès a été constaté, des centaines de personnes se
sont rassemblées. Des scènes comparables se déroulent dans Harlem à New York, devant le théâtre Apollo, salle de concert légendaire qui salue «une vraie
légende».
Des élus de la Chambre des représentants américaine rendent aussi un bref
hommage à Michael Jackson et présentent leurs condoléances à ses fans. «Nous nous levons pour une star qui est montée haut dans le ciel», a dit l’élue démocrate de Californie (ouest)
Diane Watson.
Derniers Commentaires