Dans «Slate»: les gays de l’UMP au bord de la rupture
Les homos sont partout, on vous disait! Même à l'UMP… Un article éloquent du
webzine «Slate» rapporte une ambiance très gay dans les couloirs de la rue de la Boétie. Qui ne suffit pas, pourtant, à faire tendre le parti vers une orientation plus
gay-friendly.
On s'en doutait (ou
pas), mais le reportage que vient de publier la
version française du webzine américain Slate le confirme: il y a plein d'homos à droite. Et même, précisément, de gays dans les instances de l'UMP. «Beaucoup plus que dans la moyenne des Français, c'est vraiment flagrant. Aujourd'hui dans les cabinets ministériels, il sont
partout, il y a un vrai réseau d'homos qui entretiennent beaucoup de relations entre eux, qui sont un peu partout dans le gouvernement et dans le parti», lâche même un jeune Pop
qui souhaite garder l'anonymat.
L'article est rempli d'anecdotes assez croustillantes, voire salées, comme sur la soirée de victoire aux présidentielles de 2007, où «c'était quand même très open», ou cette sorte de «concours entre qui couchera
le plus» entre attachés parlementaires ou cadres militants.
Discours public, opinions privées
Et pourtant… il y a quelque chose de pourri rue de la Boétie. Comme le note Slate, à l'UMP, «être gay et assumer n'est plus un
tabou. Sauf dans le programme officiel du parti.» Depuis Jean-Pierre Raffarin (dont Jean-Luc Romero avait déjà vanté l'ouverture), si les compétences du staff gay sont utilisées dans
l'UMP, les dirigeants ne vont pas jusqu'à adapter leurs discours à leurs présences ou leurs revendications. Ainsi, cette anecdote sur Xavier Bertrand répétant la définition de la famille
– traditionnelle – selon l'UMP, et les gays qui écoutent à peine, car «des discours homophobes, ils en ont
tellement entendus»… Ou cette citation cruelle de Nicolas Sarkozy avant le pacs assénant que «le message
qu'on envoie aux plus jeunes, c'est: 'la famille, ça peut effectivement être un homme, une femme, des enfants, ou ça peut être un couple d'homosexuels liés par le pacs.' Eh bien, moi, je ne
suis pas d'accord.»
Seul espoir, selon ces gays de l'UMP: se convaincre qu'au fond, même si le programme officiel ne suit pas, «le président
est de leur côté, qu'en privé il serait favorable à l'adoption (par des couples homosexuels). Même Brice Hortefeux recueille un avis favorable.» Et se désolent tout de même qu'un
orateur réac comme Christian Vanneste reste en odeur de sainteté dans le parti…
«Karoutchi ne nous a jamais aidés»
Face à cette situation pour le moins paradoxale, «On est au bord du point de rupture», prédit un
collaborateur UMP. Sans compter que jusqu'ici, même les ministres gays de droite sont plutôt critiqués pour leur manque de solidarité. «Karoutchi ne nous a jamais
aidés» critique Stéphane Dassé, cofondateur de Gay Lib', le mouvement gay et lesbien associé à l'UMP. «En tant que ministre chargé de l'agenda du Parlement,
il n'était même pas au courant d'un projet de loi de Nadine Morano sur l'autorité parentale et le droit des tiers», ajoute l'ancien porte-parole de l'Inter-LGBT, Alain Piriou. Qui accuse
l'ancien ministre de la Culture Jean-Jacques Aillagon de n'avoir «rien foutu» pour la création de la Halde tout en tentant de faire croire qu'il était intervenu…
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