Le «New York Times» évoque ces hommes violés au Congo
Les viols entre hommes se multiplieraient, sur fond d'opérations militaires, à l'Est du Congo. Selon le journal, il s'agirait d'une façon d'humilier et démoraliser la population.
La semaine dernière, The International Herald Tribune, reprenant un article du New York Times, a consacré un article à la multiplication de viols entre hommes dans la région des Grands lacs, à l'Est du Congo: «Durant des années, cette région a été un réservoir à atrocités. Maintenant, il semble qu'il se développe un autre problème: des hommes violent d'autres hommes», commente le quotidien américain. Une véritable épidémie…
Selon les Nations Unies, les organisations Oxfam, Human Rights Watch, ainsi que plusieurs associations humanitaires congolaises, le nombre d'hommes qui ont été violés ces derniers mois a particulièrement augmenté, alors que les deux États ennemis d'hier, la République Démocratique du Congo et le Rwanda, réalisent depuis janvier dernier des opérations militaires conjointes contre des «rebelles».
«Des violences épouvantables contre les civils»
Ces opérations ont en fait débouché sur des violences épouvantables contre les populations civiles, déplaçant 500.000 personnes et massacrant des centaines de villageois. Rebelles comme forces gouvernementales sont responsables de ces exactions.
Les Nations Unies ont toujours considéré l'Est de la RDC comme «l'épicentre mondial du viol». Des centaines de milliers de femmes ont été sexuellement agressées par les nombreux groupes militaires présents dans les collines de la région, depuis des années. Mais comment expliquer l'augmentation soudaine de viols d'hommes ces derniers mois?
«Partout, des hommes ont été violés»
Les humanitaires soulignent que la violence sexuelle contre d'autres hommes est encore une autre manière pour les groupes armés d'humilier et de démoraliser les populations, afin de soumettre les différentes communautés. Ces affaires de viols sont parfois éloignées de plusieurs centaines de kilomètres, et pourraient représenter des centaines de victimes.
«Partout où nous allons, les gens disent que des hommes ont été violés», raconte Brandi Walker, une bénévole dans un hôpital. Mais personne n'en connaît le
nombre exact, car peu d'entre eux témoignent, de peur d'être exclus de leurs villages. «Et dans une région, où l'homosexualité est encore un tabou, les hommes violés peuvent ressentir encore
plus de honte», souligne The International Herald Tribune «Les gens dans mon village me disent "Tu n'es plus un homme. Car les hommes des bois ont fait de toi leur femme», explique
l'un d'entre eux.
Devant la situation, de nombreux professionnels de santé font part de leur exaspération, et soulignent que les puissances occidentales devraient faire
pression sur le Rwanda, accusé d'assurer sa propre stabilité en développant la violence de l'autre côté de sa frontière, au Congo. Quinze ans de violences, et aucun espoir à l'horizon…
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