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Quentin, ex-«Secret Story»: «J'ai reçu des menaces de mort après mon coming
out»
INTERVIEW. Il y a un an, c'était une star préfabriquée par TF1, dans «Secret
Story 2». Après une année très agitée, Quentin Fournier se lance dans la lutte contre l'homophobie. Il dévoile tout en exclusivité pour TÊTU.
Quentin, avec un faux œil au beurre noir, a pris cette photo pour promouvoir son association.
C'était un des beaux gosses de Secret Story 2, l'émission de télé-réalité emblématique de TF1. Son secret, à l'époque? «Je suis ado et déjà parent». Il avait alors 19 ans et très officiellement une petite amie. Depuis, les choses ont bien changé pour lui: il a été outé dans la presse,
il a rompu avec sa copine, et finalement tout en restant proche de ses deux enfants, il s'assume en tant que gay. Comme il le révèle dans son entretien avec
TÊTU, lui-même victime d'homophobie lors de son coming out en mai dernier, il s'attaque publiquement au problème. Il décide de nous confier ses motivations et ses
projets, mais également de rétablir certaines vérités.
TÊTU: En quoi consiste exactement
l'association que tu es en train de mettre en place?
QUENTIN FOURNIER: L'association est en voie de finalisation. C'est un projet qui me tient vraiment à cœur. Il s'agit d'une association de lutte contre
l'homophobie dont la particularité est la cellule d'écoute qui, je l'espère, sera mise en place (à noter que
SOS homophobie dispose déjà d'une
ligne d'écoute pour les homos au 0 810 108 135, NDLR). Les jeunes ont besoin d'être écoutés quand ils font leur coming out et que leur famille ne trouve rien de mieux à faire que
de leur tourner le dos.
Et comment t'est venue l'idée de t'attaquer à
l'homophobie?
J'ai toujours détesté les personnes homophobes. J'ai reçu des menaces de mort très sérieuses suite à la révélation de mon homosexualité. Après tout ce qui m'est arrivé, j'en ai eu ras-le-bol.
Quand je pense que des jeunes se suicident parce qu'ils sont rejetés... C'est tout simplement intolérable. J'ai décidé de créer cette association pour lutter contre tout ça.
Ton coming out a été difficile?
Je ne voulais pas en parler, mais mon ex l'a fait à ma place. La presse n'a pas été très sympa, tout a été déformé. Je n'ai pas quitté ma femme pour un homme, c'est totalement faux tout ce qui
a été dit. Il y a eu d'énormes répercussions, c'est dégueulasse. Je vois toujours mes enfants et, non, je ne suis pas un père indigne comme certains se sont amusés à le faire croire. Ma famille
a très bien accepté mon coming out. D'autres n'ont pas cette chance.
Tu as reçu des soutiens pour ton association?
Oui. Un conseiller régional d'Île-de-France m'a assuré de son soutien. La radio associative Puissance A (dans le Limousin) et l'association le Refuge (à Montpellier) m'ont aidé. Il y a aussi
les soutiens Internet et les 2.000 personnes qui ont adhéré au groupe de l'association sur Facebook. Il y a un blog et le site est en création. En ce moment, je cherche des bénévoles pour la
cellule d'écoute. C'est vraiment très important.
Tu n'as pas peur que certains disent que tu fais ça pour revenir dans
l'actualité?
Il y en a qui disent que je fais ça pour faire parler de moi. Mais je tiens juste à dire que si je voulais faire parler de moi, il y aurait des moyens plus faciles que de créer une association
pour laquelle je bosse jours et nuits. Pendant plusieurs semaines, je n'ai presque pas dormi pour mettre au point ce projet.
Un an presque jour pour jour après ta sortie de la Maison des Secrets,
comment te sens-tu?
La situation n'est pas très facile. A Nice, où je vis, personne ne veut m'embaucher à cause des événements et probablement aussi par homophobie. Il y a des hauts et des bas. En ce moment c'est
plutôt bas, mais j'ai mon association. Et puis je vais très bientôt emménager à Paris. Il n'y a que là-bas que je pourrai retrouver du travail. Mais quoi qu'il en soit, j'essaie de maintenir le
cap.
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