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Victoire supplémentaire, des multiplexes et pas seulement des petites salles anonymes diffusent Gais Lurons à Moscou, alors même que la maire de la capitale, Iouri Loujkov, considère l'homosexualité comme «l'œuvre de Satan». Dans ce contexte, la presse libérale russe s'est félicitée qu'un tel film ait enfin vu le jour en Russie, où, malgré de multiples tentatives, les parades gays sont systématiquement interdites par les autorités.
Le réalisateur, Félix Mikhaïlov, «a réalisé le premier film articulé qui soutienne les homosexuels», note le quotidien Vremia Novosteï, dans une critique intitulée «Douloureusement nécessaire». «On tombe tellement amoureux de (l'acteur finlandais) Ville Haapasalo dans sa robe en lurex que la fin tragique de son personnage est ressentie (par le spectateur) comme un deuil personnel», relève le magazine culturel Time Out dans son édition russe.
«Cela change les gens, même un tout petit peu»
Le réalisateur, qui n'est pas lui-même homosexuel, raconte avoir eu l'idée du film il y a dix ans en travaillant avec une troupe de drag-queens et dément
avoir voulu mettre en scène un plaidoyer pour les droits des homosexuels en Russie. «S'ils le voient comme ça tant mieux (...) mais on a voulu éviter toute idéologie», explique Félix Mikhaïlov,
qui se dit d'ailleurs opposé à l'organisation d'une parade gay en Russie. «Je ne pense pas que ce soit nécessaire. Pas parce que c'est quelque chose de bon ou de mauvais, mais parce que dans
notre pays nous n'avons pas la culture des festivals de masse», juge-t-il, estimant qu'une telle manifestation en Russie aurait des allures «pathétiques et bon marché».
Si ces déclarations du réalisateur paraissent tout sauf militantes, voire contradictoires avec le message de visibilité mis en avant par son long-métrage, il n'en reste pas moins que la communauté gay accueille ce film comme une bouffée d'air frais. La société russe considère encore largement cette question comme un tabou, malgré la chute de l'URSS et la décriminalisation des rapports homosexuels qui a suivi. «Lorsqu'un bon film sort, lorsque c'est fait avec humour –et ce film appartient à cette catégorie– cela change les gens, même si ce n'est qu'un tout petit peu», se réjouit Ed Michine, qui publie le principal magazine gay de Russie, Kvir (Queer).
En bonus, la bande-annonce (en VO):
Homophobie latente
Un reportage à voir ci-dessous (en anglais):
Adresse mail de avenue69:
phil2belgique@gmail.com
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