SPECIAL: D A L I D A
1933 - 1987
(part04)
En octobre 66, la maison de disques italienne RCA lui présente un jeune auteur-compositeur plein de talent Luigi Tenco. Ce jeune homme fougueux et contestataire fait forte impression à Dalida.
Pour une nouvelle campagne italienne, le label décide de présenter la chanteuse au Festival de San Remo. Luigi se charge d'écrire la chanson. De nombreuses rencontres ont lieu entre les deux
artistes. Une réelle passion naît entre eux. Ils décident de se présenter à San Remo tous les deux pour, en fait, la même chanson lors du gala du Festival en janvier 67 : "Ciao Amore". La
pression est forte car Dalida est une star en Italie et Luigi Tenco un jeune débutant. A cette occasion, ils annoncent à leur proche leur mariage prévu en avril. Malheureusement, la soirée
tourne à la tragédie. Luigi Tenco, extrêmement angoissé, et sous l'effet de l'alcool et de tranquillisants, ne supporte pas que le prix échappe à l'un et à l'autre. Il fustige les membres du
jury et dénonce la mainmise de l'argent sur le festival. Dégoûté et incompris, il se suicide dans la chambre de son hôtel. Dalida est anéantie. Quelques mois plus tard, désespérée, elle tente à
son tour de se suicider à l'aide de barbituriques.
Cet épisode malheureux augure en fait, une nouvelle ère dans la carrière de Dalida. La voilà presque introvertie cherchant l'apaisement mais pourtant décidée à reprendre les choses en main.
C'est le début de la période "Madone" en robe longue blanche. Durant l'été, plus ou moins rétablie, elle se produit pour quelques dates dans toute la France. La dévotion du public semble
éternelle pour "Sainte Dalida", comme la surnomme la presse.
Le temps de "Bambino" est révolu. Elle lit maintenant beaucoup, s'intéresse à la philosophie, se passionne pour Freud et s'initie au yoga. L'élévation de l'âme est désormais sa seule raison de
vivre. Mais sa carrière continue : elle retourne en Italie pour participer à une célèbre émission de télévision, et le 5 octobre, remonte sur la scène de l'Olympia. La renaissance passe par là
et c'est une nouvelle fois un triomphe. Au printemps 68, elle repart en tournée à l'étranger. En Italie, elle reçoit le grand prix de la chanson, "Canzonissima".
Toujours à la recherche d'elle-même, Dalida entreprend plusieurs voyages en Inde pour suivre les enseignements d'un sage. En même temps, elle commence une analyse selon la méthode de Jung. Tout
cela semble l'éloigner de la chanson qu'elle n'oublie pourtant pas. En août 70, au cours d'une tournée avec Jacques Dutronc, elle retrouve le succès populaire avec "Darladiladada". A l'automne,
elle rencontre Léo Ferré lors d'une émission de télévision. Dès son retour à Paris, elle enregistre "Avec le temps" qu'elle tend à populariser. Elle ne veut plus chanter que des chansons qui
ont à ses yeux un intérêt, et une dimension poétique. Bruno Coquatrix, patron de l'Olympia ne croit pas dans ce nouveau répertoire. Devant son hésitation à lui trouver une date, Dalida décide
de louer elle-même la salle, pendant trois semaines fin 71. Son pygmalion, Lucien Morisse n'est plus là pour la soutenir, il s'est en effet suicidé en septembre 70. Dalida doute énormément en
entrant sur scène. Mais le succès est total, une fois de plus.
Elle semble à partir de 1972, avoir acquis une certaine sérénité. Son entourage et ses fans peuvent le constater. Elle enregistre avec son ami de toujours, Alain Delon le fameux duo "Parole
Parole" (adaptation d'une chanson italienne), qui sort début 73. Cela devient en quelques semaines, le n°1 des hit-parades de France et du Japon, où l'acteur est une star. Le début des années
70 constitue une période faste professionnellement. Elle semble en cela, être aidée par son nouveau compagnon, chevalier servant à la personnalité un peu floue, mais très dévoué à la chanteuse.
Richard Chanfray, qui se fait appeler le Comte Sain-Germain est sans doute un peu mythomane mais elle l'accepte tel qu'il est. Il lui redonne le goût de vivre. Elle entre maintenant dans la
phase "star hollywoodienne" où sa féminité est mise en avant. Richard Chanfray est pour quelque chose dans le fait que la spiritualité tellement recherchée durant une certaine époque, soit
quelque peu mise de côté.
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