«30 ans de sida, 20 ans d'Act Up» vus par l'hebdo «Politis»
REVUE DE PRESSE. L'hebdomadaire consacre un long article à Hugues Fischer, ancien
co-président d'Act Up-Paris, qui revient sur les spécificités de cette association de lutte contre le sida pas comme les autres.
À l'occasion des 20 ans de l'association d'Act
Up, et à quelques jours du 1er décembre, journée mondiale de luttre contre le sida, l'hebdomadaire
Politis consacre cette semaine sa «une» et un
long article à un de ses anciens co-présidents, Hugues Fischer, séropositif depuis près de trente ans. Un
portrait sous forme de célébration donc, accompagné d'un premier titre très factuel -
«30 ans de sida, 20 ans d'Act Up» - et d'un second teinté d'une
émotion plus forte : «je ne pensais pas voir l'an 2000».
Une association politique
Le journaliste de Politis, Olivier Doubre, ayant lui-même ancien militant d'Act Up, commente à propos de l'association : «si Act Up-Paris
n'est pas la seule association française de lutte contre le sida, elle est la seule qui se considère comme exclusivement politique et a largement contribué à modifier l'image des malades dans
la société française, à obtenir une prise en charge à 100 % par la Sécurité sociale et, surtout, à accélérer l'arrivée en masse des traitements, contraignant ainsi
la volonté initiale des grands laboratoires pharmaceutiques».
Une prise en charge hors du commun
Et de rappeler : «Et de fait, grâce en grande partie à ces activistes qui revendiquèrent d'emblée leur séropositivité au
grand jour, les malades du sida ont bénéficié en France d'une visibilité et d'une prise en charge hors du commun par rapport à bien d'autres pays européens». Devant une telle histoire,
un petit retour en arrière s'impose, et Olivier Doubre a choisi de retracer le parcours personnel d'Hugues Fischer, «le plus ancien» des membres actuels d'Act Up. Il s'y est investi moins de
trois mois après sa création en 1989, «à une époque où l'on a l'habitude de "voir" les séropositifs dissimuler leur visage à la télévision». Deux ans plus tôt, Marc, son compagnon, mourrait du
sida : «c'était l'horreur», note-t-il avec pudeur.
Rapprochement entre sida et homosexualité
Très vite, Act Up organise ses premières grandes mobilisations, et «s'impose en bousculant le milieu associatif sida», souligne Olivier Doubre, qui explique
par ailleurs : «la nouveauté est que les membres de l'association s'affichent
ouvertement séropositifs et homosexuels, alors que, jusqu'ici, les associations de luttre contre la maladie, Aides en tête, la plus importantes d'entre elles, ont toujours voulu éviter
le rapprochement entre sida et homosexualité, au nom du risque de stigmatisation». Et Hugues Fischer de préciser : «Nous sommes d'emblée une association
politique de séropos qui prennent la parole à la première personne, issue de la communauté homosexuelle». Après 20 ans, de nombreux combats ont été gagnés soulignent ce militant, mais
«en matière de prévention, il y a encore tant à faire !» Effectivement, la lutte contre le sida ne se limite pas à une journée du 1er décembre...
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