BELGIQUE:

Elio Di Rupo, homosexuel et

Premier ministre en puissance

Elio Di Rupo, dont le Parti socialiste est arrivé dimanche en tête des élections législatives du côté francophone, est bien placé pour devenir Premier ministre. La Belgique serait alors dirigée par un homosexuel notoire.

Arborant un éternel noeud papillon, Elio Di Rupo, 58 ans, est né en 1951 à Morlanwelz (sud), dans famille nombreuse d'origine italienne très modeste. Il a décroché un doctorat en chimie avant de se lancer en politique au sein du PS, dont il a pris la direction en 1999.

Il a été député, sénateur, député européen, ministre de l'Education et vice-Premier ministre fédéral.

A la tête d'un PS omniprésent en Wallonie, il a lourdement pesé sur la formation de plusieurs gouvernements depuis 10 ans en choisissant de s'allier tour à tour aux libéraux, aux chrétiens-démocrates et aux écologistes.

Ce rôle clé lui a valu le surnom de "régent du royaume" en Flandre, où son nom a également été associé au clientélisme socialiste. Il a réussi toutefois à se démarquer des scandales politico-financiers qui ont secoué la Wallonie ces dernières années, et à se maintenir.

Intelligent, rusé, maniant la langue de bois s'il le faut, c'est également un homme qui a survécu à plusieurs épreuves. La mort de son père, quand il avait un an, mais aussi de fausses accusations de pédophilie, lancées en pleine affaire Dutroux en 1996 par un jeune mythomane.

Blanchi, il avait été forcé d'évoquer une homosexualité qu'il avait jusque-là gardée discrète.

Durant la campagne, des sondages ont montré qu'il était le candidat favori des francophones pour succéder au chrétien-démocrate flamand Yves Leterme au poste de Premier ministre.

Elio Di Rupo, qui ne s'est pas déclaré candidat Premier ministre officiellement, a toutefois averti qu'il n'accepterait pas cette fonction si cela devait se faire au détriment des droits des francophones.

Très attaché à la Belgique et à sa monarchie, il passe pour être parmi les francophones le plus ouvert au compromis avec les Flamands, une attitude qui lui vaut à la fois sympathies et soupçons.