Un article de Margaux Guignard de Têtu

Journée contre l'homophobie: les évêques de France cosignent une prière pour la tolérance

L'initiative est insolite, mais elle correspond bien au thème de la 6e Journée mondiale de lutte contre l'homophobie qui porte cette année sur les religions. Une prière en forme d'appel à la tolérance devrait être récitée dans plusieurs paroisses, en France et dans le monde.

«En cette veille de journée mondiale contre l'homophobie et la transphobie, donne-nous Seigneur de savoir dénoncer toute forme de violence.»

Ou encore: «En cette veille de journée contre l'homophobie et la transphobie, donne-nous Seigneur de défendre la dignité inconditionnelle de chaque être humain.

Voici les deux intentions de prière proposées par plusieurs associations LGBT représentant des sensibilités religieuses. Objectif annoncé: faire changer les mentalités des croyant-e-s, en utilisant aussi des moyens spirituels.

«Ce n'est pas rien!»
«Ces intentions de prière ont été cosignées par la Conférence des évêques de France, ce n'est pas rien!» se réjouit Olivier Pradel, membre de l'association chrétienne David et Jonathan. Et même si ce n'est qu'une étape, ce partenariat est pour lui le signe d'une réelle avancée. Une avancée que constate aussi Ludovic Zahed, président de l'association des gays musulmans HM2F: «Cela prouve qu'on commence à avoir une visibilité au sein de l'Eglise, c'est extraordinaire!» Même si le jeune homme admet: «La prière ne sera pas suivie dans les mosquées, mais c'est pas grave, on y arrivera, c'est un marathon pas un 100 mètres!»

Cette prière a donc pour vocation d'être «récitée» dans les paroisses françaises, lors de la messe ou du culte du dimanche, à la veille de la journée contre l'homophobie. Pour l'instant, seules trois paroisses ont répondu officiellement à l'appel mais les associations espèrent que l'information se diffusera via les fidèles auprès des célébrants. «On a voulu toucher les gens qui n'étaient pas directement concernés par notre combat», explique Olivier Pradel. Et pour cela, les membres des associations concernées n'ont pas hésité à passer par les réseaux sociaux tels que Facebook ou Twitter. Le but étant de diffuser cette prière le plus loin possible. Et bien sûr au-delà des frontières, puisque Olivier Pradel confie: «Nous ne savons pas combien de personnes joueront le jeu en France, mais déjà plusieurs paroisses canadiennes nous ont affirmé qu'elles reprendront et traduiront cette prière».