Orléans: agression homophobe en marge d’une fête foraine"

RÉCIT. La fête foraine d'Orléans a été le théâtre, samedi 22 mai, d'une agression à caractère homophobe qui aurait pu très mal tourner sans l'intervention rapide des forains et de la police.

Il est environ 18 heures. Ce samedi 22 mai, près du parc des expositions d'Orléans, la fête foraine annuelle bat son plein. Christophe et Raphaël, 20 ans chacun, sont assis au pied d'une attraction où s'amusent des amis à eux, Angélique et Jordan. Ils se tiennent par la main et se font des bisous de temps en temps, tout en mangeant des beignets.

Tout à coup, une jeune fille âgée de 13 ans, Karine*, s'approche d'eux et tente de leur voler le sachet de friandises. Raphaël le lui reprend immédiatement. «Fils de pute, donne-moi un beignet», lui lance l'adolescente. Christophe et ses amis, qui les ont rejoints, s'éloignent. Mais ils sont vite rattrapés par Karine et un groupe d'une quinzaine de personnes. Le ton monte.

«Sale transsexuel!»
Des forains, alertés par les cris, s'interposent et alertent la police qui arrive sur les lieux quelques minutes plus tard. Mais les agresseurs se sont envolés. Christophe et ses amis se dirigent alors vers la station de tramway toute proche pour rentrer chez eux. Mais Karine et le groupe qui l'accompagne les ont suivis. Crachats, coups de pieds et de poings, claques et insultes fusent: Raphaël a droit à «sale pédé!» et Christophe, qui porte des cheveux longs, écope d'un «sale transsexuel!».

Au moment où le tramway arrive et juste avant d'y embarquer, Karine s'écrie: «Où est le couteau?». Quand les forces de l’ordre, à nouveau alertées, arrivent, la rame a déjà quitté le quai. Les jeunes victimes sont alors invitées par les policiers à monter dans leur voiture pour suivre le tramway. Arrivés à la station suivante, ils interpellent Karine, qui serait en fugue, et Jennifer qui a participé à l’agression.

Plainte pour violence en réunion
Plus tard dans la soirée, au commissariat, les quatre amis portent plainte pour violence en réunion contre les deux adolescentes. Christophe et Raphaël y ajoutent le caractère aggravant d'homophobie. «Je suis choqué par cette agression gratuite et méchante», raconte Christophe qui avoue avoir eu très peur lorsque Karine a parlé d'un couteau.

Le jeune étudiant orléanais va prendre contact dans les prochains jours avec le Groupe action gay et lesbien (GAGL) du Loiret dont les coordonnées lui ont été fournies par la police.

* Les prénoms ont été modifiés.