HONTE
Les comédiennes trans de «Mourir comme un homme» agressées à Paris
Un article de Margaux (Têtu)
La réalité rejoint parfois la fiction de façon dramatique… Le producteur de ce film portugais (sorti en France cette semaine) se désole: «C'est la première fois qu'elles mettaient les pieds en France…»
Il est 16 heures, ce mardi, lorsque Daniel Chabannes, les actrices transexuelles Cindy Scrash et Jenny Larue ainsi que d'autres membres de l'équipe du film Mourir comme un homme, qui est sorti cette semaine, se promènent dans le Parc de Bellevile, dans le 20e arrondissement de Paris.
Quelques minutes plus tard, rue des Envierges, trois hommes les insultent, assenant des propos tels que «bande de pédés!» et «les transsexuels sont interdits dans le quartier!». Ils leurs jettent des pierres et des bouteilles vides. Les victimes se sont alors réfugiées dans le véhicule du producteur.
«Les agresseurs ne voulaient pas en rester là, ils ont sauté sur la voiture, donné des coups, et cassé mon rétroviseur. Je suis donc sorti de mon véhicule pour leur demandé d'arrêter, et l'un d'entre eux m'a volé mon portable. C'est hallucinant, c'est la première fois que je vois ça», raconte Daniel Chabannes, interrogé par TÊTU.
«Les transsexuels interdits dans le
quartier»
Très vite, le producteur a porté plainte, et il envisage de saisir la Halde. Mais il avoue ne pas s'attendre à ce que l'on retrouve les trois agresseurs.
«C'est plutôt pour faire parler de cette histoire, et peut-être faire avancer les mentalités. C'est quand même surréaliste, les deux actrices viennent du Portugal,
un pays très religieux, et pourtant beaucoup plus tolérant. Là-bas elles n'ont jamais été agressées. C'est la première fois qu'elles mettaient les pieds en France, c'est lamentable pour l'image
du pays!» se désole-t-il.
Finalement, plus de peur que de mal, et tout le monde s'en sort sans une égratignure. «On est juste un peu secoués. Le pire dans cette histoire, c'est que nous étions en face de la terrasse d'un bar, et personne n'a bougé le petit doigt.»
Des agressions inadmissibles
Le Centre LGBT de
Paris a très vite réagi. Dans un communiqué, l'association juge que «les manifestations de rejet et les
agressions à l'encontre de personnes transsexuelles et plus généralement LGBT sont inadmissibles», et rappelle au ministère de l'intérieur que «sur le territoire de la République, les
droits humains doivent être respectés et garantis à tout moment et pour chacun». Elle demande aussi «que les agresseurs soient arrêtés
et jugés comme il se doit». Affaire à suivre…
Dans le prochain article, je vais vous parler de la transexualité.
C'est bien de savoir!
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